Communication responsable

Si l’écologie est centrale dans mes gestes du quotidien, elle est également importante dans mon métier de graphiste. Qu’on soit particulièrement sensible à la question ou non, il peut être intéressant de se pencher sur des astuces pour réduire son impact environnemental dans la communication de son entreprise. Loin d’être moralisateurs, voici des aspects à prendre en compte aussi bien dans le print que le web.

Papier

Commençons d’abord par tout ce qui est imprimé sur du papier, comme les cartes de visite, brochures, dépliants, menus, cartes de soins, packagings, cartons d’emballage, etc :

Recyclé

Tout bon imprimeur utilise probablement au minimum du papier de forêt éco-gérées (label FSC). Pour pousser un peu plus loin une démarche à impact réduit, l’usage du papier recyclé est une solution.

L’inconvénient - ou le parti-pris selon les points de vue - sera sûrement la couleur, un peu terne, jamais franchement blanche du papier. Néanmoins, cette finition peut tout à fait participer à un rendu “fait main” ou encore “naturel” de l’image de marque.

Recyclable

Pour cela, il faut que le support soit 100 % papier et supprimer film plastique - type fenêtre dans packaging ou pelliculage. Personnellement fan du combo pelliculage mat+ vernis sélectif, très courant sur les livres par exemple, il est malheureusement à proscrire si l’on souhaite un support recyclage, car le plastique collé sur du papier ne se retire plus et rend l’objet impossible à recycler.

Compostable

Pour qu’un objet soit compostable, je pense notamment au packaging de produit ou même le carton de transport, il faut prendre en compte au moins 3 éléments :

la matière première, dérivée de végétaux = papier, carton, mais aussi les pastilles de maïs qu’on trouve de plus en plus dans les emballages de transport,
l’absence absolue de plastique,
et enfin l’usage d’encre non toxique (encre végétale par exemple) ou encore mieux, l’absence d’encre !
Même si beaucoup plus coûteux, l’usage de la texture et du relief, comme la découpe laser, l’embossage, la perforation, peuvent être des solutions créatives.

En savoir plus sur les labels du papier

Textile

La com’ passe aussi par son uniforme de travail (blouse, t-shirt, tablier) ou des objets publicitaires du type tote bag.

Matières

Il faut noter 3 catégories de textiles, chacune avec avantages et inconvénients :

naturelles : issues de fibres végétales ou animales, elles sont tissées directement (= coton, lin, chanvre, laine) ;
artificielles : obtenues par intervention chimique avec usage de produits solvants souvent dangereux sur des matières issues de végétaux (= viscose) ;
synthétiques : fabriquées à partir de plastique, donc du pétrole (= polyester, acrylique, nylon, etc).

Toutes ces matières posent des problèmes environnementaux et éthiques !

Le coton vient de loin, souvent d’Asie (= Inde, Chine…) et sa culture non bio est gourmande en eau et en pesticides. Ceux-ci empoisonnent directement les agriculteurs, leur famille, les sols et l’eau. C’est pourquoi il est important de privilégier du coton bio.
Plus coûteux, le lin ne nécessité aucun pesticide et il pousse en Europe.
La viscose est issue de bois mais nécessite l’usage de solvants très polluants pour être exploitable en tant que fibre et être tissée. Il existe néanmoins 2 labels à circuit fermé, c’est-à-dire que les produits chimiques sont réutilisés en boucle dans la fabrication de la viscose et ne sont pas déversés dans les eaux usées : le lyocell tencel et la viscose éco-vero.
Les tissus synthétiques sont fabriqués à partir du pétrole. Comme tous les tissus, ils dégagent des fibres à l’usage et au lavage, mais ici il s’agit de micro-plastique.

Je recommande l’usage de matières naturelles végétales et bio. Et encore mieux, si recyclées !

Usine et distances

Les conditions de travail peuvent être un bon critère dans le choix d’un achat de produit sur lequel on fera imprimer son identité visuelle, aussi il est intéressant de se tourner vers la fabrication européenne, voire française, mais aussi vers les labels éthiques dans le cas d’une production plus éloignée.

Personne n’oublie le drame du Rana Plaza en 2013, qui a mis en lumière des conditions de travail catastrophiques. Retrouve d’autres infos sur les conditions de travail dans le milieu de la mode dans mon article favoris de janvier, focus mode responsable.

De plus, il ne faut pas négliger l’impact carbone du transport des produits entre le lieu de la culture de la matière première, l’usine de tissage, l’atelier de confection et enfin l’imprimeur.

En savoir plus sur les labels du textile

Web

La consommation d’énergie est également sensible dans la communication web. Il y a aussi des choix éco-friendly dans les supports dématérialisés.

Less is more

Tout support - texte, image, audio, video - est hébergé sur un serveur qui lui est bien physique et consomme de l’électricité. Plus un design est épuré, moins il est lourd. Moins il est lourd, moins de serveurs sont nécessaires, et moins il consomme.

Mode sombre

Le mode sombre est proposé partout : applications, OS des smartphones et ordinateurs, mais aussi sur le web comme les pages de moteurs de recherches. Concevoir son site et sa communication sur les réseaux avec un thème foncé est un engagement écolo moins énergivore, à la fois simple et accessible.

Quantités raisonnées & durabilité

Un aspect qui n’est pas des moindres : les quantités.
Il peut être tentant de faire produire ses cartes de visite ou encore ses t-shirts avec son logo en grand nombre quand le prix à l’unité est dégressif mais au final il sera certainement plus économique de produire uniquement ce dont on a besoin. Ce qui est sûr, c’est que cela fera des économie d’énergie de production et de matière première !

Enfin, il est intéressant de prendre en compte la durabilité d’un support de communication, de privilégier des supports physiques dans des matériaux costaux pour des informations intemporelles, et opter pour le web et les réseaux sociaux pour des événements éphémères et ainsi éviter les objets jetables.

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